• Hadrien ou la mémoire des dupes

    Bonsoir à tous,

     

    Dans ma jeunesse, nous avions le choix entre "La nausée" de JP Sartre, "La peste" de Camus et pour nous remonter le moral, on avait libre court sur certains auteurs prestigieux comme celle qui devint l'égérie d'une renaissance du néo-esthétisme sous la forme d'une autobiographie imaginaire d'un empereur romain.

     

    Le style est prestigieux et vaut à son auteur honneur et estime de ses pairs et de myriades de lecteurs et lecteurs.

     

    Pour être une lectrice, il faut adhérer à la théorie du genre ou "gender theory" car le héros n'est pas un empereur mais son compagnon, ami, confident ou plus si affinité, bref, son amant.

     

    L'aspect romanesque et historique nous retrace la vie d'un homme lettré, fin, cultivé, aimant les arts et sous ces formes les plus variées.

     

    En réalité, l'Empereur Hadrien (en latin Publius Aelius Hadrianus) ou Adrien a vécu 62 ans ((Italica 76-Baïes 138) et reçoit une éducation soignée devenant l'un des hommes les plus lettrés de son temps, affichant, toute sa vie, sa prédilection pour la culture grecque.

     

    Pendant les vingt ans de son règne, il ne mènera aucune expédition. Il préfère renforcer le limes, qu'il ne conçoit pas comme une ligne défensive érigée entre l'Empire et les Barbares, mais comme une zone de contact avec ces derniers, susceptible de servir de point d'appui à une nouvelle offensive. Réalisé entre 122 et 127, le « mur d'Hadrien » qui sépare l'Angleterre de l'Écosse court sur plus de 120 km.

     

    Ayant une vision très large des réalités, Hadrien s'efforce d'intégrer toutes les parties de l'Empire dans un même développement économique et intellectuel, qui doit faire l'unité du monde romain.

     

    À Rome, Hadrien mène une politique guidée par le souci de réformer l'administration dans un sens à la fois plus centralisé et plus humain.

     

    Hadrien se consacre aussi à une politique de grands travaux à Rome : il fait construire son mausolée (l'actuel château Saint-Ange), la rotonde du Panthéon, les temples jumeaux du sanctuaire de Vénus et de Rome. Mais son œuvre la plus personnelle reste sa villa de Tibur (Tivoli), la villa Hadriana, dont les jardins reproduisent les merveilles de l'Empire. C'est dans cette villa que l'empereur, souffrant d'un grave œdème, passe ses dernières années.

     

    L'une des histoires d'amour les plus poignantes du monde antique fut celle que vécurent l'empereur Hadrien et le jeune Antinoüs, originaire de Bithynie. Fatal destin ou geste de sacrifice destiné à assurer une longue vie à l'empereur ? Le bel éphèbe, âgé d'à peine 20 ans, se noya dans les eaux boueuses du Nil en l'an 130.

     

    Ce fait divers assez banal, sera la matrice du roman de MY qui devint un roman si célébré que l'on oublia un détail.

     

    Faire l'éloge d'un homme fut-il lettré, éduqué, aimant la compagnie des hommes n'est pas déraisonnable.

     

    Ce qui l'est moins, c'est le silence sur certain détail de son long règne à l'égard des chrétiens.

     

    Certes, il se garda bien de publier l'édit de persécution contre les chrétiens, cependant son règne vit un grand nombre de martyrs , parmi lesquels Saint Marius, officier; Saint Eustache, son épouse et leurs enfants, Saint Gétule, tribun militaire, Saint Symphorose son épouse et leurs sept enfants; le pape Saint Sixte, etc...

     

    Pourquoi alors parler des chrétiens ?

     

    Pourquoi MY, auteur prolifique et précise, amoureuse (ou amoureux) des lettres et des arts a-t-elle passé sous silence ses exactions en discordances avec l'image bienséante et savante pour ne pas dire tolérante de notre Empereur Hadrien ?

     

    MY ne nous livrera jamais son secret.

     

    Finalement, c'est peut-être pour cela que l'on peut considérer cette brillante représentante des lettres comme une écrivain au masculin.

     

    N'en déplaise à certains, j'ai lu "les Mémoires d'Hadrien" et il ressort un malaise.

     

    L'écriture au féminin est un mystère, probablement pas une exaltation de l'amour au masculin sinon d'être complice, mais l'histoire ne nous le dit pas.

     

    Si le coeur vous en dit, je vous suggère de lire ce brillant roman.

     

    Bien à vous.

     

    PGR

     

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