• "Ombre portée"

    Bonsoir à tous,

     

    Voici mes étrennes.

    Ombre portée

     

    Le reflet au couchant donne le vertige.

    Les lumières au levant proposent une perspective.

    Les scintillements d'un bijou sont l'image d'une promesse.

    Le brillant d'un contenant racé embrume notre esprit.

     

    On déambule souvent sans savoir pourquoi ni comment.

    L'important est dit-on d'avancer.

    Aller pour avancer quelle singulière raison ?

    Raison d'être ou d'avoir, allez savoir !

     

    J'arpente une rue en marchant prestement.

    Il me faut aller d'un pas allant et suivre le mouvement.

    Nous suivons un rythme amorcé par on ne sait qui.

    Celui qui commença le premier et l'autre qui suivit.

     

    Au détour d'une ruelle, je vis une venelle.

    Une voisine de la précédente et pourtant dissemblable.

    Elle présentait des atours uniques dans cet ensemble univoque.

    Je ne percevais pas l'origine, mais j'en découvrais les effets.

     

    La pierre est une masse informe et inerte.

    Ce sont les gens bien informés qui énoncent souvent cela.

    On les croit volontiers nous qui sommes si ignares.

    Pourtant ces moellons d'un autre âge s'illuminaient peu à peu.

     

    Je m'avançais lentement et soudain je fus illuminé.

    Contaminé non pas, mais peut-être invité.

    Je participais à une sarabande.

    Celle de rayons cosmiques et des façades travaillées.

     

    L'instant d'un moment peut durer une longue période.

    Il ne se mesure pas, car il prend sa source hors du temps.

    Notre mémoire vacille et nos désirs s'estompent.

    On contemple sans comprendre durant une infinie de moment.

     

    Décrire ce laps de temps devient inutile.

    Il faut le vivre une fois sinon quel intérêt.

    À l'apogée de ces minutes d'éternités,

    Une forme élégante s'inscrit dans cette réalité.

     

    Réelle ou virtuelle, elle s'apparente à un souvenir.

    Celui de moment heureux aujourd'hui dissipé.

    Je ne reconnais pas l'allure, mais comprends le tracé.

    Sur des talons travaillés et un tailleur stylé, voilà qu'elle s'avance.

     

    Elle se moque des lumières superposées.

    Arrivant d'une artère éclairée, elle ne peut être surprise.

    Aussi traverse-t-elle ce lieu avec une démarche empressée.

    Car des lunettes noires banalisent cet instant.

     

    À la conjonction des trajectoires apparaît une fulgurance.

    Celle d'une ombre vivante sur une façade mordorée.

    La pierre reprend vie l'instant d'une seconde.

    Le temps est suspendu à ce ballet surnaturel.

     

    Tant de scintillement finalement surprend notre sujet.

    Elle se prend au jeu et s'amuse de ces feux follets.

    Elle amorce une valse avec ces pieds légers.

    La lumière transporte la grâce.

     

    L'instantanéité des images superpose en moi des souvenirs.

    J'en oublie l'objet et le sujet et tente de comprendre.

    Mais la langueur banale exige de reprendre la main.

    Le prodigieux n'est pas pour aujourd'hui.

     

    Je les devine au loin et soudain tout se dissipe.

    Je m'éveille peu à peu et reprends mes esprits.

    Le feu passe au vert et je dois suivre le mouvement.

    Les lampions d'une fête foraine et l'ombre d'une statue, voilà tout ce qui reste.

     

    PGR

    Bien à vous.

     

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