La commission d'enquête mise en place à la demande d'Arianespace, après l'échec du lancement de deux satellites Galileo en août par une fusée Soyouz lancée depuis la Guyane, a conclu mardi que le mauvais fonctionnement du dernier étage Fregat avait été provoqué par un défaut de conception. Les ingénieurs de NPO Lavochkin, l'entreprise moscovite qui a conçu l'étage Fregat, n'avaient pas pris en compte le refroidissement important qui peut être provoqué dans certaines circonstances par des conduites d'hélium installées trop près des tuyaux de carburant.
Des conduites d'hélium ont été reliées à des tuyaux d'hydrazine, lors du montage, entraînant le gel de ce carburant alimentant les petits moteurs d'orientation, ce qui a empêché le pointage de l'étage dans la bonne direction avant la dernière phase d'allumage des moteurs, ce qui s'est traduit par la mise sur une orbite incorrecte des deux satellites européens.
«Il ne s'agit donc pas d'une erreur de montage dans les ateliers de NPO Lavochkin, mais d'un problème thermique qui n'avait pas été détecté lors de la conception,» a insisté mercredi matin Stéphane Israël, PDG d'Arianespace. La différence est en effet importante pour l'opérateur européen de lancement, qui tient à assurer que le défaut peut facilement être corrigé pour les prochains vols du Soyouz depuis la Guyane. Alors qu'un problème de rigueur ou un défaut de fabrication dans les ateliers d'assemblage aurait fait peser un doute important sur la fiabilité des prochains lancements."