• Muriel Cerf ou l'antivoyage

    Bonsoir à tous,

     

    Je me souviens adolescent, avoir était épris d'une oeuvre littéraire singulière.

    L'auteure était une jeune femme jolie et espiègle qui découvrait ou nous faisait découvrir son amour des voyages.

    Muriel Cerf m'a été présenté par un jeune conscrit originaire de Provence dont l'humour décalé n'avait d'égale que sa bonne humeur.

    Ce petit livre avait comme couverture de jaquette, le portrait d'une jeune femme avec un titre bien étrange : L'Antivoyage.

    Nous étions dans les années 70 et les voyages chamaniques fleurissaient un peu partout.

    Je n'ai pas compris le sens de l'histoire et soudain, je me retrouvais en Asie au milieu de nulle part !

    Muriel Cerf commençait à m'enchanter par son phrasé et la musique de ses mots.

    L'Antivoyage avait fait une victime de plus !

     

    Muriel Cerf ou l'antivoyage

     

     

    "A vingt ans, pleine d’audace et de tempérament, Muriel quitte Paris pour découvrir le monde.

    En route pour l’Asie ! Vers la moisissure géante de Bombay, ses guenille, le corps fardé de cendre sacrée ; puis Katmandou la chaotique, livrée à Kali la noire ; Calcutta, paradis pour crève-la-faim ; Bangkok et ses déesses corrompues ; Singapour, jardin des délices aseptisé…

    Elle parcourt les terres de la sagesse et de la réincarnation, tour à tour éblouie et stupéfiée par le prodigieux feu d’artifice mystique et sensuel qui s’offre à elle."

    Cette description est réelle mais la lecture de ce court roman donne le vertige car il nous immerge dans un choc de culture.

    La fin de la "beat generation" approche et Muriel est subjuguée par ces rencontres impromptues et parfois violentes.

    La découverte de soi (et des autres) est à ce prix !

     

     

     

     

     

    Une suite nous fait repartir vers ces rivages moites et enchanteurs.

    Ce sera "Le diable vert".

    Muriel Cerf ou l'antivoyage

    "Nuits farouches, secrets gardés. Nuits antiques, chœur des filles de Peliatan à la tête casquée d'or, nuit râmâyanesque aux murs de Prambanan, nuits des rois d'Ur de Sumer et d'Akkad, nuits babyloniennes de Borobudur, nuits carolingiennes, chars des rois fainéants sur les routes de Java central et chaume aux merus des temples, nuits américaines de Djakarta l'interlope la violente la crapularde cité des terrains vagues, des hélijaks à moteur, du drive-in et des canaux de boue.

    Nuit hermétique, nuit dionysienne, nuit poisseuse de mousson, gouffre aux chimères. Nuits d'ultra-violence, transe et spasme, les chamanes ont quinze ans, fument la morphine, marchent sur le feu et flanquent des peignées aux flics. Pays d'éternelle jeunesse.

    A l'est du détroit de Makassar les îles n'ont pas fini d'émerger, les fonds marins de se creuser et la terre de trembler pendant que le vieux lézard de l'ère primaire rampe encore sur l'île de Komodo."

    Cette suite me surprend et m'envoute simultanément. Muriel s'enracine dans ces nuits féériques où la jeunesse et la passion se mêlent.

     

    Je suis dérouté par ce deuxième opus et franchement, je préfère le premier, davantage juvénile, découvreur d'histoire et prémices de sensation.

    Muriel Cerf écrira une trentaine de livres (romans et essais), elle vivra avec intensité une soixantaine d'année et les nuits de Java la reprendront un jour de mai de l'an 2012.

    Muriel Cerf est disparue mais Muriel demeure dans nos âmes.

    L'antivoyage est devenu un voyage vers un lieu connu d'elle-seule, désormais.

    Laissez vous prendre par Muriel et vous verrez, peut-être qu'au détour d'une visite d'un palais à Java, vous vous retournerez et surprendrez Muriel Cerf dissertant avec les dieux.

    Bien à vous.

    PGR.

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