Une bien triste nouvelle qui nous prévient de la falsification historique.
"Le "Schindler" italien était un collaborateur nazi
NEW YORK (AFP) - Un policier italien honoré dans le monde entier, dont l'histoire retenait qu'il avait sauvé quelque 5.000 Juifs dans sa ville de Fiume entre 1940 et 1944, était de fait un collaborateur nazi, a-t-on appris jeudi auprès du Centre Primo Levi de New York.
Giovanni Palatucci, parfois surnommé le "Schindler" italien, mort à Dachau en février 1945 à l'âge de 36 ans, avait été honoré du titre de "Juste parmi les nations" par le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem en 1990, et déclaré "martyr" par le pape Jean Paul II, une étape vers la béatification.
Mais une étude menée par une douzaine de spécialistes ayant revu près de 700 documents vient de faire voler en éclat ce portrait héroïque.
Et le musée de l'Holocauste à Washington a annoncé qu'il l'avait retiré de son site internet, et allait également le retirer d'une exposition en cours, après avoir reçu ces nouvelles informations du Centre Primo Levi de New York.
Dans un courrier envoyé le 7 juin, le Centre souligne notamment que "Giovanni Palatucci n'a jamais été chef de la police de Fiume. Il n'y avait pas 5.000 juifs à Fiume en 1943, la région en fait en comptait à peine plus de 500, dont 80% ont fini à Auschwitz", écrit dans ce courrier Natalia Indrimi, la directrice du Centre.
"Palatucci n'a pas non plus envoyé des centaines de Juifs à Campagna, pour qu'ils soient protégés par son oncle" qui en était l'évêque (...) Seulement 40 Juifs ont été internés à Campagna, et ce n'était pas dû à un ordre de Palatucci", souligne-t-elle.
Le courrier dénonce aussi l'idée selon laquelle le policier aurait détruit des documents concernant des Juifs de Fiume, pour éviter qu'ils ne soient envoyés en camp de concentration.
"Ces cinq dernières années, ces documents ont été la source principale d'information pour les historiens", souligne Mme Indrimi. "Ils font tous partie des archives d'Etat de Rijeka (le nom actuel de la ville, située en Croatie) et tous les historiens peuvent les consulter".
Selon ce courrier, Palatucci, qui a des places et promenades à son nom en Italie, avait de fait "continué à travailler durant l'Occupation allemande, et à fournir des informations sur les quelques Juifs qui vivaient encore dans le secteur".
"C'était l'un des nombreux employés du gouvernement qui travaillaient dans la machine de persécution du gouvernement, comme si c'était n'importe quel autre travail", a expliqué Mme Indrimi à l'AFP.
"Il a été clé dans l'application de la législation raciale et il n'y a aucune preuve qu'il ait jamais tenté de la rendre plus légère"."
http://forum.doctissimo.fr/viepratique/Actualites/schindler-italien-collabo-sujet_46446_1.htm
Giovanni Palatucci, le « Schindler italien » collaborait avec le régime nazi
Cet officier de police italien, honoré du titre de «Juste parmi les nations» pour avoir sauvé 5000 Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, aurait été en réalité un exécuteur consentant des lois raciales en Italie.
Le Mémorial de l'Holocauste à Washington vient de déboulonner la statue de Giovanni Palatucci. On le surnommait le «Schindler italien», «l'ange protecteur des Juifs», le «saint sauveur» de Fiume. C'est un «Juste parmi les nations» du Mémorial Yad Vashem de Jérusalem. Le Vatican instruit sa béatification. Or, rapporte l'International Herald Tribune le 20 juin, cet officier de police italien, loué dans le monde entier pour avoir sauvé quelque 5000 Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, aurait plutôt été un acteur de la Solution finale.
Le Mémorial de l'Holocauste à Washington est le premier à réagir aux informations fournies par le Centre Primo Levi. Cette institution, rendant compte du travail de plus d'une douzaine de chercheurs, assure que Giovanni Palatucci était en fait «un exécuteur consentant des lois raciales, qui, après avoir prêté serment à la République sociale mussolinienne, a collaboré avec les nazis».
Pas de trace d'aide aux Juifs
Les chercheurs, cités par le Centre Primo Levi, ont eu accès à plus de 700 documents qui jusqu'alors dormaient dans les archives de la ville croate de Rijeka, l'ancienne Fiume italienne. Ils n'ont trouvé nulle trace de l'aide que Giovanni Palatucci aurait apportée aux Juifs italiens, des Balkans et d'Europe centrale ayant échoué dans cette cité de la côte adriatique.
Sa légende naît en 1952. Son oncle, l'archevêque Giuseppe Maria Palatucci, démarche les autorités italiennes pour obtenir une pension pour les proches de ce «héros».
L'archevêque assure que son neveu policier envoyait, pour les sauver, des Juifs de Fiume vers un camp d'internement en Italie méridionale sur lequel lui-même avait de l'influence. Prenant dès 1953 corps en Israël, la légende Palatucci est peu à peu sculptée par l'Église romaine, la communauté juive italienne et la police de la Péninsule. En 1990, le nom de Giovanni Palatucci entre à Yad Vashem.
L'union d'Israël, de l'Église et de l'Italie
Dans un livre publié en 2008, l'historien italien Marco Coslovich avait commencé à déconstruire le mythe. Il a cherché pendant quinze ans des faits, et ne les a pas trouvés. Il met en doute les témoignages. Il avance que nombre de Juifs ont été sauvés des camps d'internement parce que les troupes alliées ont débarqué en Italie en 1943. Selon lui, le jeune État d'Israël, en quête de reconnaissance internationale, l'Église romaine attaquée pour la passivité complice du pape Pie XII, et une administration italienne voulant oublier qu'elle avait suivi les ordres du régime fasciste, se sont unis pour croire et forger la légende Palatucci.
La vérité de ce haut fonctionnaire de police paraît aujourd'hui devoir s'inscrire dans l'histoire mouvementée de Fiume. Cette cité conquise au lendemain de la Première Guerre mondiale par le poète nationaliste Gabriele D'Annunzio, qui mêla le verbe et la force dans une geste annonçant les plus funestes marches vers la mort fascistes et nazies.
http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/20/01003-20130620ARTFIG00699-giovanni-palatucci-le-schindler-italien-collaborait-avec-le-regime-nazi.php
Bien à vous.